Copyright 2010 Alain Millon
Thursday, February 24, 2011
Wednesday, February 23, 2011
Baie des Trépassés
Dans la Baie des Trépassés,
Par les nuits noires de tempête,
L'on entend les mugissements des marins oubliés,
Cadavres livides, fantômes que crache l'océan.
Par-dessus les vagues gonflant leurs eaux noirâtres
L'on devine les craquements sourds des carcasses
S'écrasant sur ces traîtres rochers.
Les dernières prières des équipages,
Mêlées aux hurlements de peur,
Les sanglots des enfants,
Et les pleurs de leurs mères, veuves esseulées,
Se noient dans la symphonie violente du vent
Qui, interminablement, balaie les falaises
De sa musique infernale.
Là-haut, des croix silencieuses écartent leurs bras vers le ciel éteint.
Par les nuits noires de tempête,
L'on entend les mugissements des marins oubliés,
Cadavres livides, fantômes que crache l'océan.
Par-dessus les vagues gonflant leurs eaux noirâtres
L'on devine les craquements sourds des carcasses
S'écrasant sur ces traîtres rochers.
Les dernières prières des équipages,
Mêlées aux hurlements de peur,
Les sanglots des enfants,
Et les pleurs de leurs mères, veuves esseulées,
Se noient dans la symphonie violente du vent
Qui, interminablement, balaie les falaises
De sa musique infernale.
Là-haut, des croix silencieuses écartent leurs bras vers le ciel éteint.
Copyright 2010 Alain Millon
Rumbo De Cabeza
Casse-Tête
Choses à Faire, Demain de Préférence
(Ou Note Froissée Laissée sur un Réfrigérateur)
Comme on laisse un paquet de Gitanes
Que l'on retrouve
Quelquefois écrasé
Des années plus tard,
Je mettrai mon cœur
Dans la poche de mon manteau bleu foncé
De marin qui a perdu ses ports et ses attaches.
Je l'amènerai
A la Banque des Constats et Déclarations
Où je le déposerai
Entouré d'un chiffon de velours noir,
Dans une boite grise,
Stérile,
Froide,
Métallique.
Surtout, ne pas oublier
La combinaison du coffre :
R comme « Règles »
(Une fois à gauche)
O comme « Oser »
(Deux fois à droite)
L comme « Languir »
(Encore la même chose)
E comme « Étouffer »
(Clic et déclic)
V comme « Vaincre »
(Deux fois à droite)
Puis,
B comme « Blinder »
L comme « Luire »
F comme « Fleurir »
(Toujours du même coté)
Bien se souvenir
De le prendre à la lettre.
Rien n'est dans le verbe…
Et la porte s'ouvrira.
_________________________________________________
English Translation
Things to Do Preferably Tomorrow
(Or Wrinkled Note Left on a Refrigerator)
As we would sometimes disregard
A somewhat crushed pack of Gitanes
Found years later,
I’ll stuff my heart
In the pocket of my dark blue coat,
That of a sailor who’d have lost
His harbors and bearings.
I’ll bring it
To the Bank of Findings and Declarations
And place it,
Wrapped in a black velvet cloth,
In a grey,
Cold,
Sterile,
Metal box.
Above all,
Do not forget the combination of the safe:
“R” as in “Rules”
(Once to the left),
“O” as in “Oh, dare”
(Two times to the right),
“L” as in “Languish”
(Still the same)
“E” as in “Etouffer/Asphyxiate”
(Click, click)
“V” as in “Victory”
(Twice to the right);
Then,
“B” as in “Bulletproof”
“L” as in “Light”
“F” as in “Flower”
(Always to the same side)
Remember it literally
As nothing is in the verb…
And the door will open.
Choses à Faire, Demain de Préférence
(Ou Note Froissée Laissée sur un Réfrigérateur)
Comme on laisse un paquet de Gitanes
Que l'on retrouve
Quelquefois écrasé
Des années plus tard,
Je mettrai mon cœur
Dans la poche de mon manteau bleu foncé
De marin qui a perdu ses ports et ses attaches.
Je l'amènerai
A la Banque des Constats et Déclarations
Où je le déposerai
Entouré d'un chiffon de velours noir,
Dans une boite grise,
Stérile,
Froide,
Métallique.
Surtout, ne pas oublier
La combinaison du coffre :
R comme « Règles »
(Une fois à gauche)
O comme « Oser »
(Deux fois à droite)
L comme « Languir »
(Encore la même chose)
E comme « Étouffer »
(Clic et déclic)
V comme « Vaincre »
(Deux fois à droite)
Puis,
B comme « Blinder »
L comme « Luire »
F comme « Fleurir »
(Toujours du même coté)
Bien se souvenir
De le prendre à la lettre.
Rien n'est dans le verbe…
Et la porte s'ouvrira.
_________________________________________________
English Translation
Things to Do Preferably Tomorrow
(Or Wrinkled Note Left on a Refrigerator)
As we would sometimes disregard
A somewhat crushed pack of Gitanes
Found years later,
I’ll stuff my heart
In the pocket of my dark blue coat,
That of a sailor who’d have lost
His harbors and bearings.
I’ll bring it
To the Bank of Findings and Declarations
And place it,
Wrapped in a black velvet cloth,
In a grey,
Cold,
Sterile,
Metal box.
Above all,
Do not forget the combination of the safe:
“R” as in “Rules”
(Once to the left),
“O” as in “Oh, dare”
(Two times to the right),
“L” as in “Languish”
(Still the same)
“E” as in “Etouffer/Asphyxiate”
(Click, click)
“V” as in “Victory”
(Twice to the right);
Then,
“B” as in “Bulletproof”
“L” as in “Light”
“F” as in “Flower”
(Always to the same side)
Remember it literally
As nothing is in the verb…
And the door will open.
Copyright 2010 Alain Millon
Le Slam du Vendeur de Cœurs
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Des cœurs au détail
Et des cœurs en gros !
Cœurs secs, cœurs creux, cœurs lourds,
Cœurs nonchalants et bienheureux,
Cœurs chaleureux,
Cœurs nus, cœurs fourrés,
Cœurs légers, cœurs gros !
Tenez donc ma p'tite dame,
Un beau cœur tout frais
Cueilli ce matin
Dans mon jardin
Un prix ? Un prix !
J'vais vous faire un p'tit prix,
Un prix d'ami
Parce que, ma p'tite dame,
Moi, j'ai le cœur sur la main
Et vous, on le voit,
Un grand appétit.
Attention, M'sieur !
Vous touchez ? Vous achetez.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Ah, mademoiselle,
Je vois,
Rien qu'à votre sourire charmant,
Vous êtes connaisseur !
Vous les aimez bien frais,
Saignants à point
Ecarlates, vermeils,
Luisants à merveille,
Encore recouverts de rosée.
Mais c'est un cœur de poète,
De compositeur, de musicien
Qu'il vous faut.
Que dis-je ?
C'est un cœur d'artiste :
A prendre ou à laisser,
A pendre ou à accrocher !
Ceux-ci se dévorent
A pleines dents,
A pleine bouche.
Ils fondent sur la langue.
Même crus, ils sont succulents !
Ah ! Les cœurs d'artistes !
Les cœurs d'artistes…
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Sinon nous avons un arrivage
De cœurs d'investisseurs :
Financiers ? Banquiers ? Comptables ?
Cœurs de calculateurs,
De manipulateurs,
Ils se gardent longtemps.
Durs et secs,
On les fait tremper
Un certain temps
(Difficile a déterminer).
Sans saveur,
On doit les faire mijoter
Au moins quatre heures
Au four ou à la cocotte,
Vin rouge, persil, carottes !
Je vous assure
Que ces cœurs
Garderont toute leur fadeur !
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Ou encore nous avons des cœurs
En conserve,
En boîte
Ou en bocaux.
Ils n'ont aucun goût
Non plus,
Mais ils peuvent toujours servir
Lorsqu'il est minuit
Et que vous avez envie
Dans votre ennui
D'un p'tit cœur
Qui demain sera dans l'oubli.
Ah, Mademoiselle,
Vous faites la difficile
Si je puis me permettre
Cette insolence
Venant d'un vieux vendeur de cœurs.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Je vois.
Il n'y a qu'une explication.
Je le dirai sans hésitation :
Vous donnez plutôt dans le végétal !
La vue de mon étal
Avec toutes ces viandes qui sanguinolent
Ça vous donne mal au cœur.
J'avais raison ?
Ils ne vous tentent pas mes cœurs.
Encore, si j'avais des artichauts…
Suis-je sot ?
J'ai ce qu'il faut :
Oui ! Des abricots !
Treize francs le kilo !
Juteux ! Tendres ! Savoureux !
Vous voila bien contente
Et quelque chose à vous mettre sous la dent.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Des cœurs au détail
Et des cœurs en gros !
Et, quelquefois,
Des abricots…
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Des cœurs au détail
Et des cœurs en gros !
Cœurs secs, cœurs creux, cœurs lourds,
Cœurs nonchalants et bienheureux,
Cœurs chaleureux,
Cœurs nus, cœurs fourrés,
Cœurs légers, cœurs gros !
Tenez donc ma p'tite dame,
Un beau cœur tout frais
Cueilli ce matin
Dans mon jardin
Un prix ? Un prix !
J'vais vous faire un p'tit prix,
Un prix d'ami
Parce que, ma p'tite dame,
Moi, j'ai le cœur sur la main
Et vous, on le voit,
Un grand appétit.
Attention, M'sieur !
Vous touchez ? Vous achetez.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Ah, mademoiselle,
Je vois,
Rien qu'à votre sourire charmant,
Vous êtes connaisseur !
Vous les aimez bien frais,
Saignants à point
Ecarlates, vermeils,
Luisants à merveille,
Encore recouverts de rosée.
Mais c'est un cœur de poète,
De compositeur, de musicien
Qu'il vous faut.
Que dis-je ?
C'est un cœur d'artiste :
A prendre ou à laisser,
A pendre ou à accrocher !
Ceux-ci se dévorent
A pleines dents,
A pleine bouche.
Ils fondent sur la langue.
Même crus, ils sont succulents !
Ah ! Les cœurs d'artistes !
Les cœurs d'artistes…
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Sinon nous avons un arrivage
De cœurs d'investisseurs :
Financiers ? Banquiers ? Comptables ?
Cœurs de calculateurs,
De manipulateurs,
Ils se gardent longtemps.
Durs et secs,
On les fait tremper
Un certain temps
(Difficile a déterminer).
Sans saveur,
On doit les faire mijoter
Au moins quatre heures
Au four ou à la cocotte,
Vin rouge, persil, carottes !
Je vous assure
Que ces cœurs
Garderont toute leur fadeur !
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Ou encore nous avons des cœurs
En conserve,
En boîte
Ou en bocaux.
Ils n'ont aucun goût
Non plus,
Mais ils peuvent toujours servir
Lorsqu'il est minuit
Et que vous avez envie
Dans votre ennui
D'un p'tit cœur
Qui demain sera dans l'oubli.
Ah, Mademoiselle,
Vous faites la difficile
Si je puis me permettre
Cette insolence
Venant d'un vieux vendeur de cœurs.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Je vois.
Il n'y a qu'une explication.
Je le dirai sans hésitation :
Vous donnez plutôt dans le végétal !
La vue de mon étal
Avec toutes ces viandes qui sanguinolent
Ça vous donne mal au cœur.
J'avais raison ?
Ils ne vous tentent pas mes cœurs.
Encore, si j'avais des artichauts…
Suis-je sot ?
J'ai ce qu'il faut :
Oui ! Des abricots !
Treize francs le kilo !
Juteux ! Tendres ! Savoureux !
Vous voila bien contente
Et quelque chose à vous mettre sous la dent.
Approchez! Approchez!
M'sieurs, dames!
Approchez!
Des cœurs! Des cœurs!
Nous ne vendons que des cœurs,
Rien que des cœurs !
Des cœurs au détail
Et des cœurs en gros !
Et, quelquefois,
Des abricots…
Copyright 2010 Alain Millon
Monday, February 21, 2011
By the Shore
Waves beating the rocks
The freezing fog
Lifts to show
Endlessness
In arctic blue grays
==== And I think of you ===
Despite the desolate coasts of
Winters past
Can't you see
The green
Beneath the snow?
=== As I do ===
The seagulls have fallen silent,
But storms come to pass.
And upon the return of the swallows
May will see you with a crown
Of flowers in your hair.
===Can we wait by the shore?===
The freezing fog
Lifts to show
Endlessness
In arctic blue grays
==== And I think of you ===
Despite the desolate coasts of
Winters past
Can't you see
The green
Beneath the snow?
=== As I do ===
The seagulls have fallen silent,
But storms come to pass.
And upon the return of the swallows
May will see you with a crown
Of flowers in your hair.
===Can we wait by the shore?===
Copyright 2010 Alain Millon
Direct Object
from
the overflowing
waste-basket
crumpled unsent letters
descend upon the
freshly waxed floor
India ink spots
and curves skate along
invisible lines
on the ice
of
the one leaf left
waiting for
the utterance
of my pen
an "I" may fall here with a
squish
a "you" might follow
the verb
the empty unaddressed envelope blinks
as wrong words bloom
in the shade
of a
billion thoughts
this day will pass
as it must
but the last sheet still remains blank with
Fear
the overflowing
waste-basket
crumpled unsent letters
descend upon the
freshly waxed floor
India ink spots
and curves skate along
invisible lines
on the ice
of
the one leaf left
waiting for
the utterance
of my pen
an "I" may fall here with a
squish
a "you" might follow
the verb
the empty unaddressed envelope blinks
as wrong words bloom
in the shade
of a
billion thoughts
this day will pass
as it must
but the last sheet still remains blank with
Fear
Copyright 2011 Alain Millon
Sunday, February 13, 2011
Souffle
Je me dis moi
Et tu te dis toi
Comme vous
Comme nous
Dans ce silence-ci
Tu te dis moi
Et je me dis toi
Comme eux
Comme elles
Dans notre absence-là
Peut-être
Ton soleil caresse
L'ombre du moi
Sur le T du TU
Comme toi
Qui te tais
Comme toujours
Comme moi
Qui ne me tais pas
Comme jamais
Mais
Une coccinelle se pose sur ces mots
Et déploie ses ailes
Souffle...
Et tu te dis toi
Comme vous
Comme nous
Dans ce silence-ci
Tu te dis moi
Et je me dis toi
Comme eux
Comme elles
Dans notre absence-là
Peut-être
Ton soleil caresse
L'ombre du moi
Sur le T du TU
Comme toi
Qui te tais
Comme toujours
Comme moi
Qui ne me tais pas
Comme jamais
Mais
Une coccinelle se pose sur ces mots
Et déploie ses ailes
Souffle...
Copyright 2011 Alain Millon
Saturday, February 12, 2011
Wishful Dreaming
I dreamed of Peace
When
Midmorning
Dressed in autumn colors
Pruning a row of
Old twisted vines
Their twigs in scattered piles
She was
Standing on the edge of
A red ochre country road
It must be winter
I thought
I must be lost
When I was near
She turned and smiled and said
I always knew you'd come
You caressed my cheek
Took my hand
And led me up a path
To a cottage on a hill
When
Midmorning
Dressed in autumn colors
Pruning a row of
Old twisted vines
Their twigs in scattered piles
She was
Standing on the edge of
A red ochre country road
It must be winter
I thought
I must be lost
When I was near
She turned and smiled and said
I always knew you'd come
You caressed my cheek
Took my hand
And led me up a path
To a cottage on a hill
Copyright 2010 Alain Millon
Haiku 5
Between the hills runs
A moonlit silver ribbon.
Where does the road lead?
A moonlit silver ribbon.
Where does the road lead?
Copyright 2010 Alain Millon
Friday, February 11, 2011
Steps by the Bank
You are
Like a tall mountain
Stands
Valleys at its feet
And dark forests reaching
Up
Hidden under deep snow
Or covered with rocks
Beauty resting in blue hues
Summit covered in ageless frost
While
You give
Scents of winter and spring,
(Summer being an illusion
And fall an end)
I think
Of
Streams running wild
(Amidst all)
Torrentially descending toward the
Sea
At last
Like a tall mountain
Stands
Valleys at its feet
And dark forests reaching
Up
Hidden under deep snow
Or covered with rocks
Beauty resting in blue hues
Summit covered in ageless frost
While
You give
Scents of winter and spring,
(Summer being an illusion
And fall an end)
I think
Of
Streams running wild
(Amidst all)
Torrentially descending toward the
Sea
At last
Copyright 2010 Alain Millon
Melody
Ask this river
To come to a standstill?
Demand for the sun
To hide?
You may.
But
My thoughts,
Like dandelion seeds,
Float
From a music box
Through an open window.
To come to a standstill?
Demand for the sun
To hide?
You may.
But
My thoughts,
Like dandelion seeds,
Float
From a music box
Through an open window.
Copyright 2010 Alain Millon
It Is
It is
An insider
In the depth of oceans,
In warm waters,
And in the freezing cold.
It is a silent answer,
The light,
The stars.
It is not a what
But a who,
Not just a hold,
A long gaze,
A smell or a touch,
A caress, a kiss,
An olive branch,
A promise,
Or an embrace,
It is whole.
It is
A part of each cell,
A longing for,
A sadness and a joy,
An exchange,
A sharing in.
It is a presence,
An absence, invisibility,
Tears, smiles and laughter.
It is all that
And much more,
For it is
Love.
An insider
In the depth of oceans,
In warm waters,
And in the freezing cold.
It is a silent answer,
The light,
The stars.
It is not a what
But a who,
Not just a hold,
A long gaze,
A smell or a touch,
A caress, a kiss,
An olive branch,
A promise,
Or an embrace,
It is whole.
It is
A part of each cell,
A longing for,
A sadness and a joy,
An exchange,
A sharing in.
It is a presence,
An absence, invisibility,
Tears, smiles and laughter.
It is all that
And much more,
For it is
Love.
Copyright 2010 Alain Millon
Tuesday, February 8, 2011
Steps by the Bank
You are
Like a tall mountain
Stands
Valleys at its feet
And dark forests reaching
Up
Hidden under deep snow
Or covered with rocks
Beauty resting in blue hues
Summit covered in ageless frost
While
You give
Scents of winter and spring,
(Summer being an illusion
And fall an end)
I think
Of
Streams running wild
(Amidst all)
Torrentially descending toward the
Sea
At last
Like a tall mountain
Stands
Valleys at its feet
And dark forests reaching
Up
Hidden under deep snow
Or covered with rocks
Beauty resting in blue hues
Summit covered in ageless frost
While
You give
Scents of winter and spring,
(Summer being an illusion
And fall an end)
I think
Of
Streams running wild
(Amidst all)
Torrentially descending toward the
Sea
At last
Copyright 2010 Alain Millon
Green
Verte rivière
Emporte-moi
Vers de nouveaux rivages
Et là tu guideras
Mes pas
Vers la Lumière
Emporte-moi
Vers de nouveaux rivages
Et là tu guideras
Mes pas
Vers la Lumière
Copyright 2011 Alain Millon
Monday, February 7, 2011
Comedia Dell'Arte
Ce soir, il ne l'a pas vue dans la salle.
Derrière son masque noir,
Et dans son costume de lune,
Il se déplace en souriant,
Faussement.
Devant la lumière,
Il meut ses longs doigts.
En ombres chinoises,
Arrive la ribambelle de Polichinelle.
Parfois, se promène un renard rusé.
Quelquefois, vole une cigogne.
De temps à autres, trottine une brebis convoitée.
Il trouve une fleur et la brandit.
Ah, qu'elle est belle !
Pas de danse, pas de deux.
Muet, va-t-il parler ?
Il les fait rire à en pleurer,
Avec ses grands yeux cachés
Dont on ne voit que le blanc,
Son nez géant, sa triste mine,
Et sa voix aigue et trépidante qui s'élève
Lorsqu'il ne voit plus que des pétales fanés.
On lui souffle les lignes.
Il les oublie, il bégaie, il s'agite,
Puis, parmi les bravos, quitte la scène,
Lui, et son secret de Polichinelle.
Derrière son masque noir,
Et dans son costume de lune,
Il se déplace en souriant,
Faussement.
Devant la lumière,
Il meut ses longs doigts.
En ombres chinoises,
Arrive la ribambelle de Polichinelle.
Parfois, se promène un renard rusé.
Quelquefois, vole une cigogne.
De temps à autres, trottine une brebis convoitée.
Il trouve une fleur et la brandit.
Ah, qu'elle est belle !
Pas de danse, pas de deux.
Muet, va-t-il parler ?
Il les fait rire à en pleurer,
Avec ses grands yeux cachés
Dont on ne voit que le blanc,
Son nez géant, sa triste mine,
Et sa voix aigue et trépidante qui s'élève
Lorsqu'il ne voit plus que des pétales fanés.
On lui souffle les lignes.
Il les oublie, il bégaie, il s'agite,
Puis, parmi les bravos, quitte la scène,
Lui, et son secret de Polichinelle.
Copyright 2010 Alain Millon
Bouquet
fleurs poèmes
pétales s'ouvrant
dans ta lumière
offrant
au vent
leurs mots abeilles
la nuit
se repliant
délicatement
leurs vers sommeillent
attendant
négligemment
______________________________l'aurore_______________________________
quand elles te dédieront encore
quelques quatrains
dans la cacophonie du matin
pétales s'ouvrant
dans ta lumière
offrant
au vent
leurs mots abeilles
la nuit
se repliant
délicatement
leurs vers sommeillent
attendant
négligemment
______________________________l'aurore_______________________________
quand elles te dédieront encore
quelques quatrains
dans la cacophonie du matin
Copyright 2011 Alain Millon
Sunday, February 6, 2011
Delphi
===Outside===
From the summit
Lost in blue
The temple overlooks
The river and the sea below
Where ships dance between waves of tiny mirrors
===Inside===
On a whitewashed
Wall
Daubed in
Earth colors,
A profile
Outlined in black,
Tells tales of
Ancient rituals
And
Prayers to forgotten gods
Are painted
In
Images of hope
Behind a
Haze of smoldering sage
===Beneath===
Untold are the
Myriad of
Unadorned stories
Spectators
Hum the chant
Of future love and plenty
===All in all===
The Oracle will murmur:
Nothing changes
And time alters all.
__________________________________________________________________
From the summit
Lost in blue
The temple overlooks
The river and the sea below
Where ships dance between waves of tiny mirrors
===Inside===
On a whitewashed
Wall
Daubed in
Earth colors,
A profile
Outlined in black,
Tells tales of
Ancient rituals
And
Prayers to forgotten gods
Are painted
In
Images of hope
Behind a
Haze of smoldering sage
===Beneath===
Untold are the
Myriad of
Unadorned stories
Spectators
Hum the chant
Of future love and plenty
===All in all===
The Oracle will murmur:
Nothing changes
And time alters all.
__________________________________________________________________
Copyright 2010 Alain Millon
Saturday, February 5, 2011
For Each day...
For each day
Our friendship endures,
In a white vessel that sails
Toward unknown shores,
We stir the infinite ocean
Leaving a trail of indecipherable waves,
Each a measure of the passing moment,
And of the calm it procures.
Yet, no seafaring occurs
Without uncertainty of reaching port,
Or apprehension of grazing invisible reefs,
Or dread of seeing someone lost.
In the sunlight hours,
Or under the star blanketed night,
Each passing day,
Reminds us that, still, our friendship endures.
Our friendship endures,
In a white vessel that sails
Toward unknown shores,
We stir the infinite ocean
Leaving a trail of indecipherable waves,
Each a measure of the passing moment,
And of the calm it procures.
Yet, no seafaring occurs
Without uncertainty of reaching port,
Or apprehension of grazing invisible reefs,
Or dread of seeing someone lost.
In the sunlight hours,
Or under the star blanketed night,
Each passing day,
Reminds us that, still, our friendship endures.
Copyright 2010 Alain Millon
Friday, February 4, 2011
De Saison
Points cassés.
Tirets-
Virgules,
Mon amour,
(Lui, Elle, Eux),
Lèvres pincées,
Crache vers le ciel.
Doigt d'honneur :
« Dieu ? Rien à foutre… »
Dixit, insoumis.
L'intérim éphémère de la vie
Vous regarde glacés, transis,
Cadenassés
Tandis que
Je pars sur les routes
De, pour et à l'aventure.
Peut-être même les chemins creux
M'étonneront-ils encore,
Et aussi des prairies, où l'herbe verte,
Matelas des siestes paresseuses,
M'invite.
Fini de vivre comme un mort!
Je sens, je touche, je goûte, j'écoute…
Je vois
Les chansons de ces drôles d'oiseaux
A plumes noires ou bleues.
Et puis, et puis :
Respirer… Respirer…
Fermer les yeux pour mieux voir.
Se taire…
Pour mieux entendre,
Mais pas vous…
Vous avez fini de nous vendre de l'air en boîte,
De nous casser les oreilles
Avec tous vos rêves de merveilles matérialistes,
Verduns de tous les amours du monde,
Enveloppés de film plastique inodore,
Made in China ?
Reviennent les vacances de l'Improviste,
Sans rétroviseur,
Sans ouvrage que celui d'aider l'Autre.
Oui, l'Autre…
Je n'aurais jamais pensé
Qu'un jour ton nom
Serait inscrit à l'encre rouge
Dans la colonne
Des partis sans laisser d'adresse.
Tu te souviens, dis, camarade?
Plus de drapeaux !
L'Amour n'a besoin ni d'hymne, ni d'étendard,
Mais de poésie sans frontières.
Le vent change.
L'été part.
Et les hirondelles s'alignent sur les lignes rectilignes
Avant de prendre leur envol.
English translation
Seasonal
Straight lines on a silver mirror
Broken periods.
Dashes-
Comma,
My Love,
(Him, Her, Them),
Pursed lips,
Spits into the sky.
Middle finger extended:
"God? Don't give a fuck ..."
Dixit, defiant.
The ephemeral transience of life
Looks at you
Frozen,
Paralyzed,
Padlocked
While I travel the roads
Of and for adventure.
Perhaps even the sunken paths
Will still astonish me
As well as the meadows, where the lush green grass,
Mattress of lazy siestas,
Invites me.
No more living like the dead!
I feel, I touch, I taste, I listen…
I see
The songs of those bizarre birds
Of black or blue feathers.
And then, and then:
To breathe… To breathe…
To close one's eyes to better see…
To fall silent
To better hear,
But not you…
Are you done selling us air in a can?
Deafening us
With all your materialistic dreams,
Verduns of all the loves in the world,
Packed in odorless plastic wrap,
Made in China?
May the holidays of The Unexpected return,
Without rearview mirrors,
Without any labor but that of helping the Other.
Yes, the Other…
I never thought
That one day your name
Would be entered in red ink
In the column of Those Who Went Away
Without Leaving a Forwarding Address.
Do you remember, hey, comrade?
No more flags!
Love needs neither anthem nor standard
But craves poetry without borders.
The wind's changing.
The summer's leaving.
And the swallows are aligned on straight lines
Before taking flight.
Copyright 2010 Alain Millon
Thursday, February 3, 2011
Wednesday, February 2, 2011
Timelessness
The visitor opens the window
To see the colors of the outside world
But the curtains are drawn.
She left the door unlocked
So matters would be simple
She thought.
Is it three?
A sun ray catches speckles of dust
Floating in the yet-to-be-filled
Container of his thoughts
As he drinks the last of his morning
Vodka tonic
With a twist.
Or is it twelve?
He'd like it to be seven
But she asked him to wait until two.
She hears the chimes from the room inside
Where dark corners blur with the earth tone yellows
Of a forty-watt bulb hanging from the center of the ceiling.
"I interrupt this program," he mumbles.
He reads the article again
In the Sunday paper brought on Friday.
It's about a letter
Found years later
Between a chimney and a wall…
Received, lost and never read,
Yet sealed.
Next to a story about changing weather patterns,
The headline screams:
"Lovers reunited after fifty years"
He was asking her to wait until two
But she came at ten
Although he preferred seven.
"Poor bastard," he murmurs.
"She loved you."
©2010 Alain Millon
To see the colors of the outside world
But the curtains are drawn.
She left the door unlocked
So matters would be simple
She thought.
Is it three?
A sun ray catches speckles of dust
Floating in the yet-to-be-filled
Container of his thoughts
As he drinks the last of his morning
Vodka tonic
With a twist.
Or is it twelve?
He'd like it to be seven
But she asked him to wait until two.
She hears the chimes from the room inside
Where dark corners blur with the earth tone yellows
Of a forty-watt bulb hanging from the center of the ceiling.
"I interrupt this program," he mumbles.
He reads the article again
In the Sunday paper brought on Friday.
It's about a letter
Found years later
Between a chimney and a wall…
Received, lost and never read,
Yet sealed.
Next to a story about changing weather patterns,
The headline screams:
"Lovers reunited after fifty years"
He was asking her to wait until two
But she came at ten
Although he preferred seven.
"Poor bastard," he murmurs.
"She loved you."
©2010 Alain Millon
Tuesday, February 1, 2011
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